Christine
Livre
J’avais tout juste 5 ans, lorsque pour la 1ère fois, je pus déchiffrer toute seule, sans l’aide d’aucune grande personne, mon livre de contes préféré. Un monde nouveau s’ouvrait devant moi. Je ne dépendais plus de mes parents ni de mes frères plus âgés, pour aller à la découverte de ce monde merveilleux de signes, qui me faisait plonger dans un imaginaire fantastique, tellement différent de la morne routine ambiance de la maison familiale.
Depuis cette fascination pour le livre, qui m’avait poussée à force d’entêtement et de caprices à décider ma mère à m’apprendre à lire avant même mon entrée à la « grande école » (ce qui convaincra sa Directrice à ma faire « sauter » le cours préparatoire), cette fascination, donc, ne s’est jamais démentie. Au point peut-être qu’elle est devenue une sorte de drogue ; en tout cas une forme d’accoutumance qui me permet de me couper du monde, de m’abstraire d’une réalité, qui, comme à mon plus jeune âge, souvent me déçoit.
Cela me vaut aussi des railleries et parfois des critiques de mon entourage proche pour qui c’est aussi une forme de repli sur soir un peu trop facile.
En tout cas, il est évident que pour moi, le livre (et j’entends par là le livre papier, car je n’ai jamais pu me faire au livre numérique), est un compagnon de vie essentiel.
Et ma plus grande hantise est un jour peut-être (j’espère jamais !), de perdre la vue comme ce fut le cas pour ma mère dans son grand âge. Dans mon esprit, cela me replongerait dans les « ténèbres » de ma vie de petite fille, ne sachant pas lire encore et devinant qu’un monde s’ouvrait devant elle, qui lui restait encore inaccessible.